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Entretien exclusif avec Sébastien Loeb !

Champion du monde de rallye 2004 et 2005, Sébastien Loeb s’est ressourcé quelques jours à Verbier. L’occasion d’une rencontre avec un pilote humble et accessible sur le chemin d’un troisième titre.



Introduction

A 30 ans, Sébastien Loeb peut se targuer d’être double champion du monde de rallye et actuel leader du championnat après trois épreuves. Adulé, admiré, respecté, le français n’a rien concédé aux sirènes de la gloire. Pourtant son nom est devenu, en l’espace de trois ans, une référence dans la discipline. Pour une quantité de petites têtes blondes, le nom de Loeb est également significatif. L’omniprésence du pilote français dans nombre de jeux électroniques n’est pas étrangère à cette popularité. Cependant, le charisme de Loeb fait de lui un champion hors normes. Authentique, accessible, humble, Sébastien Loeb garde toute sa lucidité.

Vainqueur du rallye du Mexique il y a dix jours, le double champion du monde est venu se ressourcer à Verbier la semaine dernière. Accompagné de son épouse, il a arpenté les pistes avec son compatriote et ami Eric Helary. Les deux pilotes français avaient participés ensemble aux 24 Heures du Mans 2005. L’occasion également de retrouver Philippe Roux et Eric Jordan avec qui s’est nouée une relation d’amitié lors des participations du Bagnard à des épreuves mondiales, notamment au Monte-Carlo en janvier.

Sébastien Loeb, pourquoi Verbier ?
J’habite près de Bâle et j’ai découvert le Valais pour le ski. J’ai déjà séjourné à Zermatt mais c’est la deuxième année que je viens à Verbier. J’apprécie la convivialité des gens de la région, la qualité du domaine skiable et le respect accordé à ma sphère privée en Suisse et ici dans la station.

Vous plaisez-vous en Suisse, est-ce difficile de gérer votre énorme popularité, votre nouveau statut?
J’apprécie tout particulièrement la Suisse pour la tranquillité qu’elle m’offre. Il est évident que mon emploi du temps à considérablement changé ces dernières années. Je ne suis pas souvent à la maison. Mes présences se limitent en saison à 3 - 4 jours par mois. Ces brefs moments sont très importants pour moi car c’est avec ma famille et mes amis que je me détends. Il est vrai que par moment le manque d’intimité est un peu difficile à gérer mais en même temps j’ai l’immense privilège de vivre de ma passion. Les personnes qui peuvent vivre de leur sport sont rares et j’ai énormément de chance de pouvoir en faire partie. Aussi, les quelques contraintes impliquées par mon activité sont proportionnellement insignifiantes à mes yeux. J’ai beaucoup de chance de vivre de ma passion et j’en suis heureux.

Vous êtes un jeune marié, qu’est-ce que cela a changé?
C’est un événement qui fait partie de la vie mais qui, pour nous, ne change pas beaucoup le quotidien. Nous vivions déjà ensemble avant le mariage. L’union était importante pour officialiser notre heureuse relation.

Les performances de Philippe Roux, grâce à qui nous nous retrouvons aujourd’hui?
Philippe est désormais un gentlemen driver qui réalise des performances honorables. Il est vraiment très sympathique. Nous avons besoin d’amateurs tel que lui en championnat du monde de rallye. En raison des coûts élevés liés à l’évolution technologique de la discipline, le plateau des engagés est désormais très maigre. L’apport des amateurs est précieux pour les spectateurs, pour l’avenir de la discipline. Cependant je suis favorable à une haute technologie en rallye même si cela pose de gros problèmes pour les pilotes privés. La haute technologie des autos est très intéressante sur le plan sportif, la lutte est actuellement à la seconde. L’intensité de la compétition est beaucoup plus vive que par le passé.

L’évolution de la discipline dans les années à venir?
C’est très difficile à prévoir. Les règlements changent en permanence et je ne pense pas que la solution passe par l’abandon des WRC. Les spectateurs ont besoin de rêver et les constructeurs de communiquer autour de leur potentiel technologique. La nouvelle catégorie envisagée, le S2000, ne me convainc guère. Ce serait un véritable pas en arrière. L’évolution donnée cette année au WRC, avec le retour aux ponts mécaniques, me semble plus appropriée. C’est ce type de mesures qui vont dans le bon sens. Elles vont permettre une réduction des coûts.





La nouvelle Citroën C4?
Nous y travaillons ardemment. Je ne suis pas engagé prioritairement dans son développement, j’y participe. Cependant la réglementation 2006 implique un gros travail sur la Citroën Xsara WRC actuellement utilisée et je fais énormément de séance d’essai pour optimaliser ses performances. Nous mettons tout en œuvre avec notre nouvelle équipe pour tenter de conquérir un nouveau titre en 2006. Pour revenir à la C4, elle est bien née. Je suis très confiant, son potentiel est énorme. La C4 marquera le retour de Citroën en championnat du monde en 2007. J’ai seulement un jour de roulage sur asphalte donc je peux difficilement donner un avis pointu. Sur la terre j’ai trois journée d’essai. On commence à avoir un équilibre assez bon sur ce revêtement. De là à dire que c’est mieux ou moins bien que la Xsara c’est encore difficile. Il y a encore du développement à faire sur la C4 mais c’est une auto très prometteuse.

Connaissez-vous le rallye Suisse?
Je connais deux pilotes, Cyril Henny et Olivier Burri. J’ai également entendu parler en bien du rallye international du Valais et depuis peu de son petit frère, le rallye du Chablais. Si j’avais du temps disponible je répondrai favorablement à l’invitation lancée par Eric Jordan pour rouler comme ouvreur au rallye du Chablais. Malheureusement ce n’est pas possible pour le moment mais pourquoi pas dans l’avenir? J’aime le rallye et rouler en Suisse ou ailleurs est toujours un plaisir.

Un troisième titre en 2006?
Nous faisons tout pour y parvenir mais la concurrence est vive. Ce serait formidable.

Votre pilotage est épatant d’efficacité. Propre, sans fioriture, il vous permet d’assommer régulièrement la concurrence. En observant vos caméras embarquées, plus particulièrement dans le rapide, c’est extrêmement fluide et quasiment sans glisse. Est-ce le secret de Sébastien Loeb?
Je ne sais pas si c’est une méthode mais effectivement sur l’asphalte, il faut toujours éviter la friction du pneumatique entraîné par la glisse. Cela engendre une réduction de la vitesse et une usure des pneumatiques. Quand l’auto décroche on perd du grip et la voiture se freine. Il faut toujours rester dans l’adhérence du pneu et rechercher la limite de l’adhérence en restant toujours dans cette zone infime entre adhérence et glisse. Il faut également exploiter au maximum les trajectoires et avoir des notes très précises pour savoir à quelle vitesse on peut entrer dans une courbe. C’est en tout cas ce que j’essaie de faire et ça fonctionne pas trop mal.

Vous avez beaucoup d’infos dans vos notes. Daniel Elena, votre navigateur, arrive à vous donner toutes les infos malgré la vitesse à laquelle vous évoluez. Pourriez-vous rouler à ce niveau avec un autre navigateur s’il devait être malade par exemple?
Je pense que ce serait faisable, il y a d’autres pilotes qui l’ont fait. J’ai par exemple roulé avec ma femme en tant que co-pilote et nous avons fait des meilleurs temps dans la catégorie où nous roulions. Un co-pilote professionnel pourrait suppléer Daniel en cas de nécessité, je pense. Toutefois, la complicité qui nous lie est un avantage incontestable en terme de confiance.

Tous mes remerciements à Sébastien Loeb pour son amabilité ainsi qu'à Philippe Roux et Eric Jordan pour m’avoir permis cette rencontre.

Brice Zufferey





  



Rallye du Chablais 2006
La 3ème édition du Rallye du Chablais se déroulera les 9 et 10 juin. Les organisateurs annoncent un tracé fortement remanié avec sept nouvelles épreuves chronométrées pour l’édition 2006. Président du comité d’organisation et navigateur de Philippe Roux, Eric Jordan et son équipe sont à pied d’œuvre. Sur le plan financier, la situation est stable. « Nous avons équilibré nos comptes lors des deux premières éditions. Le temps clément nous a permis de compter sur de nombreux spectateurs. Notre ambition n’est pas de cheminer vers un rallye de l’envergure du Rallye International du Valais mais plutôt de nous placer en petit-frère en perfectionnant notre organisation. De plus les relations avec les autorités communales et cantonales vaudoises et valaisannes sont excellentes. Nous sommes sereins même si nous n’avons que peu de marge sur le plan économique ».

  
 
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